Hodgkin mon ami

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12) L’hôtel Dieu, le bloc opératoire

 

C’est surprenant de devoir être transporté sur un brancard mais à l’extérieur de l’hôpital, il fait un froid terrible et le bloc opératoire se trouve complètement de l’autre côté de le Réa médicale. Les couloirs ne sont pas fermés, je sens le vent me glacer les os (serait-ce la peur de cette opération peut-être ?)

On m’a prévenu dans quelles circonstances je me réveillerai de l’opération…

Je suis vite pris en charge au bloc, on m’endort…

 

…oula reveil difficile, j’ai la tête en vrac…mais…mais qu’est-ce que je sens là, dans ma gorge…ah la vache mais c’est quoi ça…je ne peux même pas avaler, je ne peux pas parler…ahhggg ils m’avaient prévenus… « Monsieur Drancourt, vous serez intubé à votre réveil de bloc, ne vous inquiétez pas et surtout gardez votre calme »…

Ah c’est horrible comme sensation, pas vraiment douloureux mais nan je ne veux pas de ce truc…. Je n’arrive pas à le supporter… 

Bon je l’enlève tant pis…..ah mais….mais…non !!! Ils m’ont attaché au lit…j’ai les mains liées au lit….ohhh comme les fous sur leurs lits...(merde je n'ai pas de trombone pour faire comme dans les films et me détacher...) mais je sens le velcro qui glisse tout doucement au fur et à mesure que je tire comme un malade sur mes mains…

Bon bon calme-toi, zen, respire calmement, ne pas stresser, supporte, zen…

La pression redescend il va falloir se calmer, j’entends une infirmière rentrer (je suis encore incapable d’ouvrir les yeux) :

« on va bientôt vous enlevez le tube Monsieur Drancourt, ne vous inquiétez pas »

Je ne sais pas combien de temps je resterai comme ça, un quart d’heure peut-être, mais c’est déjà beaucoup trop. La première chose que je leur dirai en étant ex tubé : « ah quel horreur votre truc ! »

Le chef de service vient me voir pour m’expliquer que tout s’est bien passé et qu’en plus du pneumothorax j’ai un BOOP (une espèce de bronchiolite pour adulte) qu’ils vont traiter aussi…

Oh put… je comprends que je vais rester encore quelques jours ici !!

Une infirmière vient ensuite me poser un cathé artérielle…en fait je dis infirmière, je devrai plutôt dire une « foreuse » tellement j’ai rarement vu une infirmière aussi incompétente et avoir une telle capacité à vous faire mal avec une si petite aiguille.

Et vas-y que je cherche l’artère en faisais des ronds avec l’aiguille sous ma peau !!

« ah mais votre artère se rétracte !! Incroyable ça !! » (oh oh tu vas voir qui se rétracte si tu continues…) elle change de bras du coup…

Bam idem !! il faudra que je lui dise « ça suffit maintenant, vous arrêtez » pour que quelqu’un d’autre s’en occupe et y arrive du premier coup…(ah la conn…)

 

Au bout de quelques jours, leurs traitements commencent à faire effet et ma dépendance à leur masque à oxygène diminue, je peux me faire livrer à nouveau…mais oui vous savez : pizzas party !! on fête ça avec des supers potes dans ma mini-chambre (6m²).

Déjà 3 ou 4 jours que je suis là, j’ai reçu toujours autant de visites qui m’ont permis de garder le moral. 22h, l’équipe de nuit fait ses rondes tranquillement…lorsque j’entends de la musique… : Depeche mode, un best off même…

Bin ça alors, le son est de plus en plus fort…en plus j’ai la porte ouverte, moi qui aime bien ce groupe, je trouve ça cool.

Et puis je vois une infirmière qui passe dans le couloir en train de danser… (hey c’est bon ça !!)

« ça ne vous gêne pas la musique ? »

« ah non non au contraire », elle m’explique qu’il y’a pas grand monde dans le service alors elle met un peu d’ambiance quelques minutes. Dommage, je ne peux même pas m’inviter sur la piste de danse… :-)

Vendredi 16 novembre, ça y est, je retourne à St-Louis !!

Je n’ai plus besoin de leur masque à oxygène, on m’a enlevé les drains thoraciques, ça fait plaisir. En revanche, déception, je vais devoir tirer une nouvelle carte « caisse de communauté »… : allez tout droit à la case Réa de St-Louis sans passer par la case C6 !!

Mince, moi qui espérai tant faire l’inverse…

Mais finalement, c’est plus une histoire de protocole d’admission, visiblement je ne vais rester que 24 heures là-bas…

 

Mon retour à St-Louis...

Bon allez, je vous le fais quand même…

« ah bonjour Monsieur Drancourt… » et oui, toujours ce même accueil.

Seulement voilà, pas de chambre individuelle de libre…aie…on m’installe dans une chambre triple, fouyaaa deux voisins pour moi merde….bon c’est pas grave, c’est juste 24h après je remonte en C6.

Le médecin arrive et me répond que mes voisins ne devraient pas m’embêter beaucoup..

« ah bon ? »

« oui oui, la femme dans le fond est dans le coma (ah bon ok) et le monsieur à côté de vous devrait resté intubé toute la journée…(bonjour l’ambiance dans la chambre).

Même en 24h, j’ai tout de même de la visite :-) c’est formidable, j’en profite pour supplier d’être livré en nourriture…

Ceci dit j’ai tout de même des bruits bizarres à côté de moi, bon OK le gars est intubé mais il commence à sérieusement se réveiller.

J’entends des HHHHHHHHHiiinnnnnnn, MMMMMhhhhh, bref ça soupirs toute les dix minutes…

Ouf la fin de journée approche et ils vont l’extuber. Je vais peut-être un peu plus tranquille (oh c’est pas sympa ça…)

Au bout d’une demi-heure, j’entends mon voisin qui se met crier (ou presque)

« Christinnnne….Christinneee, allez viens, t’as répondu à l’appel d’offre… ? »

(Oh merde mais qu’est-ce qu’il me fait celui-là… ??)

Y’a un infirmier qui rentre et lui demande : « Monsieur….Monsieur !!! Vous savez où vous êtes… ? »

Chépa ce qu’il lui a répondu mais visiblement pas la bonne réponse

« non Monsieur, vous êtes à l’hôpital… » (oh putain c’est pas gagné…)

Mon voisin aura de la visite et à chaque fois le personnel leur dira « vous verrez, il est un peu confus…. » (nan mais il débloque vraiment là le pauvre…).

Je passerai la nuit à entendre des gémissements, des bruits bizarres de la part de mon voisin, même les boules Quies n’y ont rien fait.

Au point de demander au médecin de garde en passant dans notre chambre de « débrancher la clim qui fait trop de bruit » en désignant mon voisin…

« ah oui je sais c’est pas évident, mais pensez donc si je pouvais débrancher… » me dit-il en rigolant.

Samedi 17 novembre, ça fait deux semaines que j’ai quitté la maison pour aller aux urgences, c’est bientôt l’heure de monter en C6 !!

Juste le temps de se faire livrer un bon grec-frites par une amie (histoire d’empester un peu la chambre commune…) hop je monte hi ha !!

Mon passage en C6 ne devrait pas durer, je ne suis plus sous oxygène, plus aucun signe de maladie (enfin j’me comprends).

J’ai donc le droit à mon traditionnel « ah bonjour Monsieur Drancourt »

Je rentre dans ma chambre…oh dis donc elle est grande celle-ci…oh y’a même un vélo d’appartement…

Hop, on m’enlève les lunettes à oxygène, ah enfin…je discute avec l’infirmière, lui parle de mes enfants, ma femme qui me manquent…et puis elle a une idée de génie, le dimanche est une journée plus calme (disons moins de monde pour surveiller), elle propose que ma femme (qui devait venir me voir dimanche) vienne avec Margaux, à condition qu’elles ne restent pas trop longtemps mais c’est jouable !!

Quel bonheur, c’est le jour :-), ma femme est là et je regarde Margaux qui essaye tant bien que mal de faire du vélo d’appartement devant moi…la séparation sera vraiment difficile mais je sais que ce n’est que pour quelques jours, juste le temps de se faire livrer quelques plats mais ce coup-ci attention, y’a une nette progression en gamme… :

Je vais réussir à me faire livrer un bon petit plat italien fait maison : des escalopes à la sauge avec des ravioles je crois… ! Enorme, merci encore à mes amis.

Même le personnel de C6 hallucine ahaha, eux qui avaient l’habitude de me dire

« euh Monsieur Drancourt pour ce soir, comme d’habitude je ne vous sert pas de plateau repas vous êtes livré… ? » :-) hihi

Un autre jour ce sera une soirée match de rugby/Mc Do…en principe les visites se termine à 20h30 mais là…je ne sais pas si c’est dû à ma fréquence de visite en C6/Réa mais je sens une certaine souplesse des règles de l’hôpital à mon égard, j’apprécie.

Et voilà, ça se termine, je vais quitter l’hôpital, pour combien de temps me dis-je ???

On verra bien, pour le moment je profite du moment, mon sac est fait mais ce coup-ci j’arrive à le soulever sans forcer, ouf…

Allez je sors, je lance un « allez à bientôt hein… » ils ont compris ce que je voulais dire…

 

@suivre.



18/01/2014
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