Hodgkin mon ami

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4) Saint-Louis, l'arrivée

Je roule, je roule sur mon brancard…à travers tous ces couloirs pour arriver dans une espèce de box aux vitres fumées, je n’arrive même pas à compter le nombre de personnes autour de moi, peut-être une dizaine…

Je cherche à envoyer un texto à ma femme pour lui dire que je viens d’arriver…mais…mais mon téléphone ne capte plus…

Tout s’emballe, les capteurs sur la poitrine, le capteur d’oxygène sur le doigt, le brassard pour la prise de tension automatique, la perfusion…tout s’embrouille, les gens me parlent mais je réponds sans vraiment réaliser ce qu’il m’arrive. Je fais un « état des lieux », pas de fenêtre non !!! pas de TV, nonnn !!! pas de toilettes, ni même la chaise percée (que j’aime tant) nonnn !!! bref si je dois résumer ma chambre (qui s’apparente vraiment à un box) je dirai « bip-bip, des néons et un lit trop court »

 

Arrive le moment où l’on m’explique qu’on va me faire une ponction de moelle osseuse afin de vérifier si la maladie l’a atteint. Me voilà parti, à peine présent depuis une heure, avec une anesthésie locale, pile sur un os du bassin, dans le bas du dos. Le médecin qui commence l’opération semble rencontrer des difficultés, je sens bien que l’aiguille rentre avec difficulté, que cela ne se passe pas comme souhaité…

Au bout de quelques minutes, ça commence vraiment à m’être désagréable, limite douloureux malgré l’anesthésie.

C’est alors qu’entre en scène un nouveau médecin, qui devant les difficultés du premier a été appelé en renfort. Je vois donc rentrer dans ma chambre un personnage ayant une forte ressemblance avec un certain Kubiak (de la série Parker Lewis pour ceux qui ont connu).

Bon ok j’ai compris l’autre crevette n’y arrive pas alors on appelle la brute de service !

Nouvelle aiguille, mais ça rentre difficilement, mon bassin est secoué dans tous les sens pour que cette satanée aiguille rentre dans l’os…argggg, uurrhhhh, tssss, il galère l’ami foreur !!

Je vois que ça commence à le gonfler, que l’anesthésie n’est pas si efficace que ça.

Coup de sang (sans jeu de mots) « bon, mettez lui toute la dose de morphine !! »

« et bam, un grand coup…. Ah voilà chui dedans »

« et moi j’ai l’impression de flotter, je ne ressens plus rien du tout… »

Ma première soirée à Saint-Louis s’achèvera là. Le lendemain n’en sera que plus difficile où je vais devoir annoncer à mes parents, mes amis ce qu’il m’arrive.



12/12/2013
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