Hodgkin mon ami

Hodgkin mon ami

2) Op’ (rapport au titre I, pré-op’)

 

Petit à petit, une fois à l’hôpital, je comprends qu’ils ne savent absolument pas ce que j’ai. J’enchaine les examens certains plus douloureux ou désagréables que d’autres, tous aussi stressants dans l’attente des résultats.

Scintigraphie, fibroscopie (bien désagréable celui-là avec ce tuyau caméra qu’on vous enfonce dans les poumons), échographie cardiaque, TEP-scan, scanner du cerveau, EFR (tests d’efforts). Je me rappelle ce dernier avec une infirmière, chronomètre à la main me demandant de marcher d’un pas soutenu dans un couloir et de compter mes pas. La moitié des gens assis te regardant tel un fou faisant les cent pas…

Imaginez un peu la chose, des inconnus sont là, à attendre le RDV avec un docteur en pneumologie et voient un grand dadet marcher dans le couloir…  « 48, 49, 50… »…

Ils ont vraiment du me prendre pour un fou.

 

Tous ces examens ne donnent rien, ou plutôt si, tout va bien, question de point de vue. Toujours en est-il qu’ils ne savent toujours pas ce que j’ai !!

J’ai le droit à des questions plus loufoques les unes que les autres, je vous donne un exemple : « avez-vous été en rapport avec des chauves-souris récemment ? »

J’ai bien envie de lui répondre que j’ai été voir le dernier Batman au cinéma mais je ne suis pas sûr que ce soit très approprié…

Une seule solution me dit-on : la biopsie au bloc opératoire. Il faut prélever un nodule et l’analyser, envoyer des cellules dans tous les grands labos pour qu’ils regardent ça.

Après cette semaine intensive hospitalisé, ils décident de me laisser sortir pour passer le WE en famille, ah enfin, une perm’.

Ils m’ont manqué et c’est très très dur pour moi de garder pour moi ce qui est en train de se passer, mes parents sont là il faut passer un bon moment avec les enfants, Papa a beaucoup manqué à Margaux, elle aussi et je sens que ça va être dur.

Les deux nuits chez moi sont difficiles, voilà on y est, je dois reprendre le chemin de Foch !!

Je rentre dans mes « quartiers » en fin de journée, demain matin c’est direction « le bloc »

Après une nuit bien agitée, une petite douche bien chaude…humm que c’est appréciable de se doucher à la Bétadine, ça vous laisse une petite odeur fort sympathique…

 

 

Hop c’est l’heure, allongé sur le billard, tout le monde s’affaire autour de moi, j’entends encore le « alors on part où…. ? »

"Les Maldives" je leurs réponds et puis plus rien.

Réveil difficile, ce drain qui me fait super mal, pile sous l’omoplate, ah ba ça va être super de dormir avec ça…

Je passe 3 ou 4 jours comme ça, avec les supers plateaux repas, j’épuise mon stock de films sur mon ordinateur, ceux achetés légalement bien sûr…

Je me surprends même à regarder une série sur le monde médical !! super comme idée…

 

Un matin, quelque chose ne va pas, je suis assez essoufflé, je tousse, ça s’excite autour de moi, le chirurgien décide de m’enlever le drain avant de me transférer en « Réa » (Réanimation médicale). Ah super, j’avais vraiment pas besoin de ça…

Me voilà dans un nouveau service où on m’explique que je fais une pneumopathie, que je vais devoir porter un masque à oxygène car je suis en insuffisance respiratoire chépa quoi…

Pfff, mais quel look avec ce masque VMI (plus Dark Vador plutôt que VMI d’ailleurs) qui vous insuffle de l’air dans les poumons à chaque respiration. Mes collègues de travail viennent me voir à l’hôpital et je prends conscience de toute la difficulté de communiquer via une ardoise magique, vous savez où l’on peut effacer facilement ce que l’on écrit. Et oui, pendant ces séances de VMI, on ne peut pas parler !!

Première difficulté, écrire vite et bien surtout quand votre visiteur vous pose plusieurs questions en même temps…alors qu’il fait les réponses à votre place, ça devient vite énervant… 

Deuxième difficulté, l’intérêt du chiffon pour essuyer, surtout quand je vois ma main toute bleue après 3 phrases effacées…et m…

Je passe ma première journée à m’habituer à la présence d’un petit masque à oxygène jusqu’au moment où je souhaite aller aux toilettes…mais….mais je n’en vois pas dans cette chambre…

Bon j’appelle tout de suite quelqu’un.

« oui, vous avez appuyé sur le bouton ? je peux vous aider ?»

« oui j’aimerai aller aux toilettes… »

« bien sûr, je reviens tout de suite ! », ah je vois donc l’infirmer revenir avec une chaise à roulettes et me dire « voilà, appuyez quand aurez fini… »

?? pardon, mais qu’est-ce qu’il me raconte, pour ceux qui ont vu la série « Arnold et Willy », repensez à cette tête mémorable du « mais qu’est-ce que tu me racontes là… »

Pour seule réponse, j’ai le droit à un « ahhhhh, mais vous inquiétez pas, on a l’habitude !!! »

« vous peut-être mais moi pas !! ». Pour ceux qui ne connaissent pas cette chaise percée, je vous laisse chercher sur internet.

 



09/12/2013
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